Togo : Un ouvrage traitant des prémices du système éducatif national

 

Photo 1 : Capture d’écran du deuxième ouvrage de l’auteur 

Source : Ressources personnelles

Introduction

La présentation du deuxième ouvrage de l’auteur consacré à la Sociologie de l’éducation appliquée, publié en 2017 aux Editions Universitaires Européennes et préfacé par le professeur de sociologie, Amouzou A. Essè de l'Université de Lomé, aborde les prémices du système éducatif du Togo en lien, à certains endroits, avec l'offre des nouvelles technologies de l'information et de communication pour révolutionner le secteur. Mais sans la question traitée de l'IA qui n'était pas encore une technologie appliquée au moment des travaux liés à la parution du livre. 

Nonobstant la localité et la globalité du principe de l’éducation comme patrimoine universel formulé au seuil de l’ouvrage, l’enquête sur les réalités éducatives a porté sur celles d’un Etat en voie de Développement. Avant de s’occuper de certains angles d’analyse du système éducatif national, il s’avère nécessaire de présenter le pays où la sociologie de l’éducation s’exerce.  En situant le Togo, d’aucuns estiment que c’est une terre en forme presque rectangulaire au cœur de l’Afrique occidentale, limitée au Nord par le Burkina Faso, au Sud par l’Océan atlantique, à l’Ouest par le Ghana et à l’Est par le Bénin. Le rectangle en bordure du Golfe de Guinée, s’étire en longueur sur 600 Km, en largeur entre 50 à 150 Km et couvre une superficie de 56.600 Km2. D’autres caractéristiques fondamentales méritent d’être passées en revue notamment l’élément historique.

 

1 – L'histoire du Togo en bref

 

Le pays à l’instar des autres sociétés africaines et d’ailleurs, avait une longue et riche tradition d’éducation et de formation. Son système éducatif au départ traditionnel demeurait un important moyen de reproduction sociale et de transmission d’identité culturelle d’une génération à l’autre. Sur fond de valeurs ethniques ancrées, le territoire s’ouvre au monde à partir du XV siècle avec l’installation des Portugais sur la côte ayant introduit la traite des esclaves. Au XIX siècle, arrivent les Allemands qui signent un protectorat sur le pays en 1885. Pendant la deuxième présence européenne transformée en colonisation, missionnaires et gouvernement métropolitain allemands ont implanté un réseau d’écoles de type occidental. Le rêve germanique avait voulu faire du Togo, une colonie modèle, Muster Kolonie, n’eût été l’éclatement de la Première Guerre mondiale qui modifia le destin de la terre togolaise. Alors vaste de 85.000 Km2, le Togo subit un partage odieux entre vainqueurs de la Grande Guerre de 1914-1918 en deux territoires, je pense à réunifier de nouveau pacifiquement, cela tôt ou tard. L’un sous mandat britannique, l’autre sous tutelle française. Le premier fut rattaché au Ghana en 1957 tandis que le deuxième forma une République autonome qui devint indépendante le 27 avril 1960. La structure éducative actuellement en vigueur provient de l’influence coloniale française. De 1960 à nos jours, la population togolaise a considérablement progressé à cause des bienfaits résultant de la médecine, de l’hygiène, de l’éducation et de la prévention. La croissance démographique oblige un engagement public en faveur de l’éducation nationale. En effet, la demande d’éducation dépend d’un facteur déterminant, à savoir le mouvement de la pression démographique qui engendre par classes d'âge, la population scolarisable. Le premier trait caractérisant la démographie locale demeure sa jeunesse. Passant de 2 719 567 habitants en 1981 à environ 7 000 000 habitants en 2015, le pays additionne presque 10 millions d’âmes en 2025 avec 40% de moins de 15 ans. L’exode rural s’affiche comme véritable facteur socio-culturel pour comprendre la croissance rapide de la population des villes qui représentaient déjà 31% en 2000.

 

2 – Sociologie du pays en bref

 

La population togolaise se compose en majorité de ruraux avec un pourcentage de 69% de l’effectif national. Cependant, l’urbanisation tend à s’augmenter de 5% chaque année. Le développement social enregistre une baisse de la mortalité infantile de 121 pour mille en 1980 à 40 décès infantiles pour mille naissances vivantes en 2025. L’espérance de vie à la naissance qui a chuté de 56 ans en 1995 à 49 ans en 1999, avertissait que toute crise économique et socio-politique affecte dangereusement les fondamentaux de la structure d’une population. De 2006 à 2015, l’espérance de vie à la naissance a progressé de 55 à 60 ans pour atteindre 64 ans 2025, grâce à une accalmie générale de la tension socio-politique. Pèse dans la balance de l'apaisement civil, le rapatriement des revenus de la diaspora togolaise de par le monde. Elle constitue l'immense soutien à l’économie locale. Le montant annuel des transferts de fonds de la puissante diaspora togolaise vers le pays d’origine représente presque 500 millions de dollars. Par ailleurs, une forte diversité ethnolinguistique avec au total quarante langues nationales met en évidence la richesse culturelle locale. Le français sert de langue officielle à côté des  grands regroupements linguistiques Adja-Ewé, Kabyè-Tem et Para Gourma parlés respectivement par 41%, 23%, 14% de la population.

Le Togo enregistre plusieurs religions. Les adeptes de croyances traditionnelles sont plus nombreux avec 50% de la population. Ensuite suivent les chrétiens, 35% puis des musulmans 15%. Chacune des confessions religieuses tente de bâtir des établissements scolaires qui participent ainsi à l’œuvre de l’éducation nationale. Dans le domaine de l’alphabétisation des personnes de 15 ans et plus, 56% des adultes paraissent alphabétisés en 1999. Le taux d’analphabètes se stabilise à 44% avec 31% d’hommes et 63% de femmes. L’effort public et privé en direction de la formation se poursuit dans l’objectif d’éradiquer l’analphabétisme et ses effets de propagation de la pauvreté sur le territoire. Dans la mesure où, il a été démontré dans plusieurs autres études que les personnes instruites semblent plus rentables sur les plans social, politique, économique, de conservation de l'environnement, de la biodiversité et des aires vertes. L’éducation se déclare alors comme capital le plus précieux non seulement pour le Togo, mais pour l’Humanité dans sa quête de solutions aux problèmes de la planète, du monde, des Etats, sociétés et familles. Elle se présente beaucoup plus aujourd’hui comme une question à résoudre à la fois dans la localité que dans la globalité. Devient inacceptable alors, l'existence des zones de non-droit à la valeur de l’éducation formelle. Les conséquences d’une situation paradoxale négligeant l'investissement éducatif, se ressentiront partout dans un nouveau monde à savoir interrelié. Par mouvement de la population, les crises locales se mondialisent et celles mondiales se localisent.

 

Conclusion

 

Dans une approche précise des faits éducatifs, la contribution de la parution de l'ouvrage s’illustre par des résultats sociologiques dérivant de certains angles fondamentaux d’analyse de la condition d’éducation nationale. Cette condition se caractérise d’abord par la place critique des nouvelles technologies de l’information et de la communication dans le paysage éducatif. Ensuite la situation difficile des filles et femmes face à leur droit à l’éducation, à la formation technique et professionnelle. Les jonctions sociétales apparues suggèrent la définition d’une nouvelle stratégie de l’expansion de la scolarisation, de la scolarité et de l'approfondissement des programmes éducatifs au bénéfice de l'ensemble de la population y compris les filles. Enfin, l’éducation demeure la source de renaissance de tout le monde, en particulier des plus vulnérables qui s’armeront de compétences toujours à renouveler, pour quitter définitivement leur statut traditionnel.

 

ALEZA Sohou, Université de Lomé

Annexe : Aperçu du livre

Source : Éditions  Universitaires Européennes