La finalité de l'éducation nationale

 Introduction

Les questions éducatives obsèdent tous les pays du monde qu’ils soient développés ou en voie de développement. Elles se posent partout et même à toutes les époques historiques. Tant de ressources humaines, matérielles et financières sont investies dans l’œuvre éducative. Cependant les résultats attendus au niveau de la qualité de l’humanité se font attendre plus ou moins selon les continents. Le monde reste confronté toujours à ses vieux problèmes, à savoir la domination, les conflits humains et les désastres naturels auxquels se joignent l’ignorance, la pauvreté, la misère, les guerres, le terrorisme globalisé, la pollution, le réchauffement climatique. L’environnement qui se comprend comme tout ce qui nous entoure y compris nous-mêmes demeure plein de paradoxes étranges. Les opportunités qu’engendre le partage des sciences, des mathématiques, des lettres, de l’Histoire, du Droit, des technologies, des techniques, des arts, etc... produisent non seulement de l’espoir pour l’humanité mais aussi des inquiétudes, voire de la déception. Ceux qui profitent du progrès, notamment les élites politiques et économiques s’attendaient à une protection de toute forme d’incertitude. Ces élites se rendent aujourd’hui compte qu’elles sont aussi fragiles que les pauvres gens que nous constituons. Lorsqu’un certain grand public notamment les étudiants posent la question de savoir « pourquoi l’éducation ? » Celle-ci n’est-elle pas de dimension à la fois « locale et globale ? » Les systèmes éducatifs des pays du monde ont progressé en termes quantitativement favorables au niveau des taux de scolarisation et de scolarité primaires, secondaires et universitaires. Au Togo, par exemple, les taux nets de scolarisation primaire, secondaire et tertiaire (université) se distribuent respectivement de 80%, 67%, 17% et en gros 60% des Togolais savent lire, écrire ou calculer. A l’instar de ce pays, ceux du reste du monde connaissent des chiffres éducatifs encourageants en se référant aux statistiques mondiales de l’UNESCO. Mais les bénéficiaires de l’éducation formelle peuvent être autant coupables des faits répréhensibles et erronés que responsables des actes méritants et honnêtes. En ce début du XXIème siècle l’éducation semble impuissante pour chasser l’obscurantisme qui revient sournoisement. L’élite politique, économique, culturelle et sociale paraît complice du mal qui décime à présent la Terre, nos pays et l’environnement. Alors l’éducation ne rend pas apparemment service ici et ailleurs à une construction responsable d’abord du cadre public que nous partageons en commun dans la cité et celui privé de la famille qui devrait constituer notre dernier refuge humain. L’engrangement et l’analyse des données en équation par des techniques d’investigation rigoureuses rappelleront les fondements de l’éducation tout en apportant sociologiquement les réponses aux questions de départ.

1 – Cadre conceptuel

La préoccupation ici présente doit commencer par énoncer clairement le problème. Elle s’entend se définir une méthodologie efficace et le concept clé de l’étude.

1.1  – Le problème sociologique

La Terre comme il a été affirmé précédemment par les spécialistes en sciences sociales se transforme en un village planétaire dont les milieux politiques et sociétaux sont mutuellement interdépendants. Les technologies de l’information et de la communication ont largement contribué à créer cette globalité d’interrelations. Malgré les progrès scientifique, technologique, technique, industriel, social et humain octroyés par l’investissement massif dans l’éducation, le sentiment de doute plane sur l’atteinte de la mission réelle de l’éducation dans le monde et en particulier au Togo. L’environnement local et global reste monopolisé par une minorité au pouvoir politique et économique. Nous sommes loin de la position de Comte (2008, p. 499) qui « fait consister la politique à servir l’Humanité. » La corruption s’organise méthodiquement et s’amplifie à l’ensemble des échelles de la société humaine. La violence, les violations des droits de l’homme, les actes de guerre, les conflits armés, les menaces du terrorisme, le terrorisme, le vol, le meurtre, les tueries de masse, le désir des armes à feu, les faits d’incivilité, etc… deviennent faciles à produire aujourd’hui et partout. De la maltraitance aujourd’hui, la secrétaire d’Etat Hillary Clinton (2014, p. 676) aide à dresser un tableau sinistre : « la violence domestique, la prostitution…le viol…les mutilations génitales, les immolations…les victimes de discrimination… » Les dictatures politiques s’imposent et s’enracinent encore par tous les moyens dans certaines régions du monde. La démocratie comme aboutissement de l’alphabétisation massive des populations se trouve galvaudée dans un sens négatif au niveau de plusieurs pays africains. Les crises se multiplient dans plusieurs secteurs et se contaminent : la politique, l’économie, la société, l’école, etc. Ici ou ailleurs, l’individualisme s’ancre en profond système humain et prédomine dans les rapports publics, privés, sociaux et familiaux. La pauvreté et la misère s’étendent en ville comme en milieu rural. La malveillance humaine sous toutes ses formes d’infractions inquiète les observateurs de la société civile. L’atteinte à l’équilibre environnemental et ses effets sur le réchauffement climatique accompagné de la pollution menacent dangereusement la pérennité de l’espèce humaine. La liste critique des maux mettant en péril la société au fur et à mesure de l’expansion de l’éducation moderne n’est pas particulière à un seul pays. L’évolution de la civilisation dans le contexte national et international semble compromise en raison des désordres qui apparaissent quotidiennement dans le monde. La tendance de l’homme à détruire son semblable n’a jamais été aussi manifeste. Il est temps de s’arrêter pour se demander à quoi ont servi les idéaux des pères fondateurs de l’éducation formelle comme Aristote, Charlemagne, Napoléon, Condorcet, Jules Ferry, Durkheim et autres ? Les systèmes éducatifs servent-ils d’antidote au mal dont on ne peut plus nier l’existence ? Dans l’environnement concret, l’éducation a-t-elle livré suffisamment bataille contre deux maux majeurs dont souffre l’humanité, à savoir la méchanceté humaine et la férocité de la nature?

1.2  – La méthodologie de recherche

Le choix clairement opéré ici pour traiter la question éducative au plan général et local se comprend par une nouvelle prise de conscience. L’éducation reste un langage universel n’appartenant à aucun pays ; ses causes, ses effets et ses conséquences heureuses ou malheureuses sont tangiblement amarrés dans un monde désormais globalisé. En plus les nouvelles technologies de l’information et de la communication relient tous les humains de la Terre. Limiter la question à une région ou un pays revient à sous-estimer l’interdépendance de l’efficacité externe et interne de l’éducation dans le monde. Nous devenons de plus en plus des citoyens de la Terre sans frontières étatiques en sorte que nos choix personnels ou collectifs locaux influent progressivement, positivement ou négativement sur la globalité. Par exemple, une éducation reçue dans un pays devient une force de production dans un autre par l’effet de la migration massive de la main d’œuvre. Une crise ou encore une guerre localisée se ressent ailleurs, nécessairement par l’accueil des réfugiés. Les conséquences des pratiques agricoles des paysans pauvres détruisant l’environnement par les feux de brousse massifs, l’abattage anarchique des arbres pour la fabrication du charbon, l’utilisation excessive des herbicides à la place de l’énergie humaine ou animale, portent atteinte non seulement à l’environnement locale mais à la nature entière. Les systèmes de production industrielle, de transport automobile, de consommation dans les régions développées engendrent la pollution et le réchauffement climatique à l’échelle mondiale. Donc la question éducative en ce début du XXIème siècle apparaît universelle dans la mesure où une erreur humaine létale dans un coin du monde provoque des enchaînements terribles partout. L’éducation doit être traitée comme une question de patrimoine à la fois personnelle, sociale, publique et mondiale. Cependant la question ici posée au chercheur ne doit pas être répondue sous l’angle philosophique et moral. Elle doit être traitée dans l’étendue réelle en écartant autant que possible les préoccupations métaphysiques réservées aux autres spécialistes du domaine.

Alors le périmètre thématique exige l’utilisation plutôt d’outils scientifiques de recherche en sciences sociales, en l’occurrence principalement qualitatifs. Dès le début de l’investigation sociologique, une revue documentaire a fourni des données de fond pertinentes sur le sujet. Par la suite, des entretiens individuels et collectifs ont enrichi le cours du travail. La consultation des spécialistes des questions éducatives, des politiques éducatives, des évaluateurs des systèmes éducatifs, des planificateurs et gestionnaires de l’éducation, des enseignants, des inspecteurs, des pédagogues, etc…a été d’un apport précieux pour l’étude. Les points de vue des apprenants du niveau secondaire, c’est-à-dire des élèves en plus des étudiants dans le cadre d’entretiens collectifs ont complété une batterie de données émanant d’horizon divers. Les résultats de l’analyse des données locales togolaises étendues de l’indépendance du Togo jusqu’à l’an 2020, et globales de l’Antiquité jusqu’à nos jours, ont d’ailleurs influencé le contenu de la notion de l’éducation.

1.3  – La question préalable de la notion d’éducation

Au juste qu’est-ce que l’éducation pour pouvoir avancer dans un débat divisant et réunissant plusieurs théoriciens ? L’éducation constitue un concept assez vaste. Les difficultés surgissent lorsqu’on tente de la définir. Même si l’éducation semble être indéfinissable du fait de ses objectifs imprécis, il revient à constater dès le départ que tout apparaît dans l’environnement comme de l’éducation. Il serait dogmatique de circonscrire quelque chose de précis pour l’assimiler à l’éducation. L’éducation comme discipline scientifique « pour rendre les citoyens vertueux » au sens global prend sa source chez Aristote (2008, p. 410) qui trouvait que la psychologie de l’Homme reste trop sujette aux passions. Il confie les politiques et programmes éducatifs aux représentants du peuple ; « le problème principal du législateur : l’éducation …qu’il faille légiférer sur l’éducation et qu’il faille s’en occuper collectivement » (Aristote, 2008, p. 433-435). En « éducation, …on apprend, d’une part, par l’habitude, d’autre part par l’enseignement » (Ibidem, 411). L’éducation doit comprendre des matières utiles pour développer l’intelligence comme les sciences, les lettres, les arts, la gymnastique, la musique, etc. Aristote interdit d’enseigner les mêmes disciplines aux jeunes. Pour lui les âges scolaires vont de sept à vingt-et-un ans même si à partir de cinq ans l’enseignement préscolaire pourrait commencer.

En sociologie de l’éducation, Cherkaoui (1986, p. 3) part du « sens étymologique latin d’educere, c’est-à-dire conduire un être non social à devenir social » pour définir l’éducation qui s’annonce comme un concept toujours vaste. A partir de Ferréol (1995, p. 69) une précision commence par se constituer pour recouvrer

« toute activité sociale visant à transmettre à des individus l’héritage collectif de la société où ils s’insèrent. Son champ de compréhension inclut alors tout autant la socialisation du jeune enfant par sa famille, la formation reçue dans des institutions ayant une visée éducative explicite (écoles, mouvements de jeunesse) ou dans le cadre de groupements divers (associations sportives, culturelles, groupes politiques), l’influence du groupe des pairs, des mass-media, etc. »

Invoquer l’éducation dans un débat suppose d’être prudent en s’efforçant de préciser ses composantes. Ainsi certains spécialistes défendront la cause du contenu de l’éducation formelle, d’autres celle de l’éducation informelle, d’autres encore celle de l’éducation non-formelle. Nous ferons le choix de l’éducation formelle par fidélité à la sociologie de l’éducation comme science des systèmes d’enseignement et leurs résultats non seulement internes mais également sur la société. Si l’éducation formelle nous intéresse ici, Hallak (1990, p. 6) de l’UNESCO la définit comme :

« un système éducatif avec ses structures hiérarchiques et une succession chronologique d’étapes allant de l’école primaire à l’université et qui englobe, outres les études théoriques de caractère général, divers programmes spécialisés ainsi que des établissements dispensant une formation professionnelle et technique à temps complet. »

L’éducation comme discipline technique tente d’engranger les faits par les méthodes des sciences sociales, d’élaborer des analyses et de découvrir les lois qui régissent les phénomènes éducatifs. Alors ses thèmes modernes touchent

« l’éducation et le développement, l’équité, la qualité de l’éducation, structure, administration et gestion de l’éducation, les programmes d’enseignement, coûts et financement de l’éducation, techniques et approches de la planification, systèmes d’information, suivi et évaluation » (Kellaghan et Greaney, 2002, p. 7).

Les questions éducatives et de formation font partie des priorités de l’ensemble des Etats du monde indistinctement de leur niveau de développement. Dans tous les programmes de  gouvernements de la planète figurent un voire plusieurs ministères en charge des questions éducatives. Au Togo tantôt un, tantôt plusieurs ministères sont institutionnalisés pour administrer l’enseignement primaire, secondaire, technique, supérieur et même de l’alphabétisation. Ce qui dénote l’importance de l’éducation ici et ailleurs. Faut-il le rappeler que cette importance s’était systématisée déjà au plan international dès le lendemain de la fin de la Deuxième guerre mondiale par la création de l’UNESCO. Promouvoir, l’instruction, la culture, la science, former les spécialistes de l’éducation des Etats membres, conduire un système d’informations générales et statistiques sur l’éducation dans le monde ont abouti à faire du domaine une discipline scientifique ayant son objet, ses méthodes et ses lois. Il revient à chaque Etat de s’approprier l’apprentissage des sciences, des mathématiques, des lettres, des arts, etc… comme un principe d’utilité publique. D’où l’instauration par l’UNESCO d’abord de l’éducation pour tous ensuite celle nécessaire tout au long de la vie. L’éducation dans son essence et excellence devient ainsi permanente pour pouvoir produire ses fruits. Donc personne ne peut boucler sa formation aussi longtemps qu’il soit en vie. L’éducation doit être aux commandes de l’Homme que certains dictateurs politiques, économiques, religieux et culturels tentent de nier la fragilité humaine. Il est temps qu’ils la rejoignent comme l’art de la vertu et du bien. Aujourd’hui nombre de bienfaits du progrès de l’éducation formelle dans le monde par l’initiative de l’UNESCO et de ses Etats membres tombent discrètement au service des tyrans et des négationnistes de tous ordres. Les menaces sérieuses pèsent sur la civilisation humaine même si certains optimistes tentent de rassurer sur la puissance latente de la culture formelle. Il ne faut sous estimer le rôle nouveau d’une certaine élite qui ne tente plus se cacher dans la définition subtile des faits divisionnistes et dans l’essor de nouvelles idées terrifiantes chez nous et dans le monde. Cette élite intellectuelle égoïste conduit à douter du caractère exclusivement bénéfique de l’expansion de l’éducation aux quatre coins du monde. L’actuel spectre des dictatures, des nationalismes, des extrémismes, des bellicismes, des violences, des sexismes, des racismes, des suprématismes, des inégalitarismes, etc…apparaissent comme des idéologies savamment développées par les plus instruits du XXI siècle. Les conseillers des régimes politiques les plus corrompus, sanguinaires et maléfistes ici et ailleurs ont eu des diplômes universitaires parfois dans la catégorie des meilleurs étudiants. La haine, la domination, les conflits insolubles et l’incivisme qui montent en puissance dans l’environnement local et global perdant ses derniers sages inquiètent la conscience humaine. La barbarie parfois d’Etat érigée en système de domination, de contestation ou de répression ne peut être attribuée aux illettrés mais à une élite organisée pour maintenir ses avantages et ses pouvoirs sur les autres humains. La dissémination du mal partout ne constitue pas un phénomène passager si rien n’est fait pour la redéfinition de l’éducation formelle véritable.

2      – La genèse de l’éducation

Le président Français Jacques Chirac (2011, p. 346) rappelait dans ses Mémoires le périmètre de l’humanisme « fondé sur une même exigence de justice et de sécurité, d’ordre et de tolérance, de liberté et de responsabilité. » A l’origine, les pionniers de l’humanisme en lutte contre l’obscurantisme, ont voulu faire de l’éducation formelle simplement un puissant moyen de bataille contre la férocité de la nature et la méchanceté humaine.

2.1  – L’éducation à l’origine de la lutte contre la méchanceté humaine

L’éducation fait découvrir les lois du fonctionnement des règnes physique, végétal, animal et humain pour mieux les dompter au profit du bonheur de l’homme. Au commencement de saints hommes font de la connaissance des lois de la divinité, le fondement de l’existence bienheureuse de l’homme en pèlerinage vers Dieu. Les prophètes, sages, penseurs et humanistes se sont sacrifiés pour montrer la voie de la véritable destinée humaine. Nous n’avons pas la compétence pour orienter le sujet vers ces considérations métaphysiques. Alors laissons les spécialistes de la loi divine, de la religion, de la croyance et de la morale nous apporter leur part de témoignage sur la valeur de la religion dans la définition du bonheur humain. Il serait dogmatique de réfuter la contribution de l’amour de la divinité dans le combat contre la méchanceté humaine qui déchire actuellement l’humanité.

En revenant aux donnés concernant la sociologie de l’éducation dans ses analyses pour cerner l’intérêt des faits éducatifs, ceux-ci s’apparentent à une stratégie globale de réponse constitutionnelle, légale, normative, culturelle, civilisationnelle, scientifique, technique à la méchanceté humaine. La loi s’oppose au mal et au méchant pour préserver un monde libre. Fondamentalement, « la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (Article 4 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789) sous peine de sanction par le Droit positif décliné en nombreuses spécialités connues à travers le Droit public et le Droit privé.

La politique en étant la première manifestation de la liberté humaine par postulat, les auteurs classiques comme Aristote associait même « animal » à « politique » pour signifier que l’éducation formelle doit être omniprésente pour civiliser l’Homme dans l’approche des affaires de la cité. Le contenu des enseignements fera « de sorte que c’est ce qui est beau et non ce qui est bestial qui doit jouer le premier rôle dans l’éducation » (Aristote, 2008, p. 442). Elle consiste essentiellement « à rendre étranger aux jeunes gens tout ce qui est mauvais, et surtout ce qui relève perversité et méchanceté » (Ibidem, p. 430). D’où l’importance de connaître les règles du vivre-ensemble dans l’Etat en vue d’une participation démocratique responsable de l’ensemble des citoyens. Tout gouvernement et programme de développement public s’obtiennent par voie d’élections et d’’autodétermination des populations en se choisissant librement leurs propres dirigeants au niveau local, régional et national. Un pays où s’observent les règles de droits, de liberté et de dignité s’appelle l’Etat de droit auquel se soumettent gouvernants et gouvernés en vue d’assurer une paix civile. Pour promouvoir le développement socio-économique durable par une meilleure exploitation des ressources naturelles au moyen de la connaissance et de l’observation des règles du règne physique, végétal et animal. Par les mathématiques, les sciences, les techniques, les technologies, les lettres, l’Histoire, le Droit, les arts, etc…, la société étatique se rend aisément fonctionnelle avec des outils scientifiques, technologiques, culturels, artistiques, légaux, légitimes de résolution des problèmes humains, sociaux et politiques.

L’obscurantisme durant l’Antiquité, le Moyen-âge, la Renaissance et même le début de l’ère moderne a bafoué les principes de l’Etat de droit. Ce qui a permis aux tyrannies, dynasties, monarchies, royautés et empires les plus cruelles de prospérer pendant une longue période historique. Des dictatures sans alternance tiennent encore certains pays en ce début du XXIème siècle. L’Humanité dans sa quête du principe de l’Etat de droit a été dominée selon les régions du monde d’abord par le pharaon, l’empereur, le roi, le führer, le guide ou le tyran tout court à cause malheureusement de l’ignorance du peuple. La diffusion de l’éducation formelle a combattu progressivement la vulnérabilité des populations. Les règles, lois et normes démocratiques se sont graduellement imposées au moyen des révolutions souvent sanglantes dont la plus héroïque reste celle de la Révolution française de 1789. Le but a consisté à encadrer l’action politique et publique par un contrat social contraignant fait de droit positif démocratique largement démontré par Rousseau. Pour lutter contre, la volonté d’un homme sur la générale, l’abus du pouvoir, les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Sans règles positives dans les rapports socio-politiques, l’homme par son état moral, psychique ou mental, généralement désastreux, tend à dominer son prochain aussi longtemps que possible. Le dictateur conçoit l’Etat à son idée et son projet politique, c’est lui-même. Lorsque s’éclate le soulèvement populaire contre son régime, sa « seule victoire, c’est de s’en aller » (Peyrefitte, 1994, p. 121). 

L’absence d’un système de gouvernement démocratique et de contrôle profite aux lettrés qui peuvent devenir plus dangereux par la corruption qu’ils disséminent dans le milieu social avec pour effets la destruction du tissu économique, politique et de l’environnement. Les principales dominations et guerres successives que le monde a connues notamment, l’esclavage, la colonisation, l’impérialisme, le néo-colonialisme, les Première et Deuxième Guerres mondiales dérivent de théories iniques savamment montées par des élites militaro-politiques bien instruites. Les théoriciens sans urbanité ont occasionnée des millions de morts, de déplacés, des victimes de travaux forcés, des dégâts matériels, des pauvres, des misérables, etc... au cours de l’évolution historique. La somme des conséquences de ces événements déchaînés sur l’espèce humaine constituent un tableau noir de la méchanceté humaine. Il faut être averti que les valeurs de la civilisation de paix, de sagesse et d’expérience humaine empathique en vue d’entretenir l’ordre local et global peuvent se ruiner étonnamment à tout moment dans un milieu alphabétisé pour servir l’intérêt d’une minorité.

Ouvrir des écoles, des collèges, des lycées et des universités sème malgré tout l’espoir et l’espérance. Si l’Etat de droit a progressé au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale en Occident, puis à partir des années 1990 dans certains pays de l’Afrique subsaharienne et en 2010 dans certains pays arabes, l’expansion de la culture formelle en est probablement la source. Pour favoriser le changement des conditions socio-économiques et politiques des populations. L’Asie, à l’exception du Japon et de la Corée du Sud qui pratiquent une démocratie directe, même si elle emprunte une voie différente, il n’en demeure pas moins que l’économie de l’éducation formelle sur ce continent constitue leur lumière pour avancer à pas de géant vers une conquête matérialiste et stratégique.

Au plan local le système éducatif au Togo a produit des résultats tangibles. Cependant ces résultats n’impactent pas le combat contre la méchanceté humaine qui se mesure aussi bien dans les rapports privés dépourvus de confiance et pourris de conflits familiaux, de voisinage, de patrimoine, d’héritage, d’incivilité, de jalousie, d’envie, de traitrise, de mépris, de trahison, etc. La pauvreté économique et matérielle ambiante apporte la preuve de la conséquence structurelle de la méchanceté humaine. Celle-ci s’exerce sur des populations depuis des décennies en les plaçant sous le joug de la misère, de la dépendance et du seul rapport de domination. La vie sociale reste sous influence d’irrationalités diverses et de soumission à l’absurde, à des marabouts, à des religions païennes véreuses, à des confréries rétrogrades au point de faire dire au spécialiste de l’éducation que l’expansion de l’éducation formelle au Togo ne fait pas reculer l’obscurantisme au niveau personnel, psychologique, social et politique. Le défaut de l’efficacité externe de l’enseignement et de la formation en son point de contribution au développement humain et social se relie à la situation politique autocratique. Aucune dictature politique ne peut créer de l’éducation, de la civilisation, de l’art, de la culture formelle, de la science et de la technologie. Le mélange de peur, de répression, de brutalité et de corruption orchestré par le prince pour tenir les populations ne fait pas un Etat digne de ce nom. Mais un désert de silence humain qui produira tôt ou tard d’abord de la subversion ensuite de la critique sociale puis le conflit, la révolution et enfin un nouveau contrat social démocratique.   

En effet, les affaires de la cité sont engluées dans une crise socio-politique persistante depuis les années 1990. Une génération d’hommes et de femmes a passé ; l’éducation formelle que les Togolais ont reçue ne leur a pas permis de résoudre cette crise ayant poussé près de deux millions de nos compatriotes sur la route de l’exode vers les pays tiers d’Afrique, d’Europe, d’Amérique, voire d’Asie. On estime que 27% des Togolais vivent hors de leur patrie pour cause de crise politique interminable dans le pays. L’échec du système éducatif se mesure par sa faiblesse à démanteler l’organisation d’une dictature politique brutale qui prospère avec le soutien des forces corrompues internes et externes. Pendant que les autres pays limitrophes vivent dans la démocratie et l’Etat de droit depuis 1990. Les populations en ruine, comme si elles sortaient d’une guerre, juxtaposées aux élites assujetties à l’ordre établi. Ces dernières se sont montrées incapables d’inventer le présent et le futur de leur peuple. La réduction des populations et ses classes sociales désuètes à la mendicité et à la survie reste frappante pour un pays particulièrement dotées de ressources naturelles. Le rôle de l’’éducation moderne consiste à donner à l’espèce humaine les clés de la connaissance des règles de la politique ayant permis à d’autres peuples de bâtir leur Etat de droit protecteur de tous. C’est presqu’une énigme qu’un Etat en ce début du siècle plein d’opportunités de tous genres, gémisse sous la volonté d’un seul homme en lieu et place de la volonté générale décrite depuis Rousseau (2001).

Le Togo demeure malade de ses crises socio-politiques à répétition. L’actuelle, depuis le 19 août 2017, plus généralisée par son ampleur sociale implique les Togolais de l’intérieur et ceux de la puissante diaspora à travers le monde. La crise politique se caractérise par une répression sanglante provoquant des souffrances physiques et humaines terribles surtout au Nord du pays. Les populations, phénomène nouveau, n’ont plus peur de la répression brutale qui s’abat sur le peuple en voie d’autodétermination. Toute histoire humaine, selon les prophètes, rencontrera Le Christ qui « délivre tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient, pendant toute leur vie, tenus en esclavage » (Hébreux 2.15).

Après les trahisons successives de l’élite sans urbanité, le peuple dans la rue veut le retour à la Constitution du 14 octobre 1992 avec toutes ses conséquences immédiates. Le retour à cette Constitution devient une cause pour calmer les maux dont souffrent les populations et ainsi rétablir la paix sociale et le nouveau contrat social avec pour exigence demandée l’Etat de droit et la démocratie. Étrange et absurde est la réaction d’une certaine élite universitaire qui surgit dans diverses conférences pour accabler de tous les défauts la Constitution de 1992 requise par le peuple. Selon cette élite, il faut carrément abandonner la Constitution réclamée par le peuple et passer à la rédaction d’une nouvelle. Ramenons la situation au plan des sciences de la nature notamment de la médecine par exemple, dont les méthodes ont inspiré puissamment les sciences sociales et humaines par les travaux de Durkheim.

Nous savons que les médecins en face des maladies provisoirement incurables prescrivent des traitements palliatifs en attendant la découverte des produits guérissant ces maladies. Ils ne peuvent renvoyer les patients des hôpitaux parce que leurs maladies n’ont pas pour le moment de thérapie. En circonstance exceptionnelle, les médecins qualifiés ordonnent la prise de médicaments palliatifs pour soulager les malades en attente de nouveaux protocoles thérapeutiques. Par comparaison aux affaires de la cité ou du terrain politique, la même méthode s’impose aux élites des sciences politiques. Les solutions de légitimité voulues par le peuple en vue de résorber la crise politique inventent une nouvelle légalité que les juristes doivent comprendre et aider à la traduction du nouveau contrat social dans le droit positif. L’élite sans éthique et sans respect de la méthode a tort de sous-estimer la volonté du peuple contre l’anomie politique généralisée dans le pays. Il est inconcevable que le peuple croupissant sous l’indignité et la misère depuis une longue période, attende pour un temps supplémentaire la découverte d’une meilleure thérapie socio-politique, en l’occurrence la rédaction d’une nouvelle Loi fondamentale (Constitution) à vouloir parfaite. Tout en sachant que la perfection ne fait pas partie de l’existence humaine. Pour résumer, la manière dont les intello-partisans de la dictature politique procèdent dans le but de proposer une solution à l’actuelle crise togolaise reste hors du processus méthodique digne de résoudre les problèmes humains locaux de l’heure. Suspecte et indigne, cette élite brandit ses diplômes et expériences professionnelles interminables, mais sans effets réels sur la résolution des problèmes locaux et globaux. On nous rappelle que « c’est à leurs fruits que vous les connaîtrez » (Matthieu 7.16). L’éducation sert à résoudre les problèmes selon plusieurs experts de l’UNESCO dans une démarche pluridisciplinaire. Sa fonction ne conduit pas vers l’héroïsme solitaire et vain dans un désert de déficience d’opportunités humaines par la faute des mêmes élites au service des dictatures qui savent se renouveler.

A quoi ont servi réellement les sciences, les mathématiques, les lettres, l’Histoire, le Droit, les techniques, les arts que l’élite a appris dans les écoles et universités? Pourquoi s’engouffre t-elle volontairement dans la négation du savoir pour tourner dos à la survie politique d’un peuple ? Au demeurant, l’actuelle situation du pays s’accentuera ou trouvera une solution par l’interprétation juste d’une expression: la rétroactivité ou la non-rétroactivité de la loi.

Au moment où la crise socio-politique déchire dans le sang les villes et campagnes togolaises, il importe que l’élite universitaire libre soit objective sinon neutre au sujet de l’interprétation des normes. Le Droit ne se  trouve nulle part ailleurs que dans la volonté générale du peuple, dans les textes positifs et dans les livres. Mais malheureusement, une élite partisane et sans urbanité évoque le sujet de la non-rétroactivité de la loi comme un dogme juridique qu’on peut formuler soi-même. Sachant bien qu’aucune Constitution démocratique n’a disposé dans ses principes, la non-rétroactivité d’une norme. Et c’est le cas de la Constitution togolaise du 14 octobre 1992 encore en vigueur. Où percevoir la place de l’éthique ou de la déontologie générale à travers les discours soutenant qu’une norme n’est jamais rétroactive. Certes, le Code civil, l’admet en son article 2 : «  la loi ne dispose que pour l’avenir ; elle n’a point d’effet rétroactif ». Mais le Code civil n’est pas la Constitution, c’est-à-dire la Loi fondamentale du pays. Un sage consulté revient à se demander où se trouve la valeur de l’éducation formelle reçue grâce au sacrifice des familles généralement modestes et des deniers publics ? En raisonnement simple, la rétroactivité ou son inverse n’est pas une disposition constitutionnelle donc elle peut être autant admise ou réfutée au nom de l’intérêt général. La rétroactivité reste un principe variable en Droit privé comme en Droit public sur la base de l’intérêt général. Il revient au peuple ou au législateur ou encore au juge de prendre ses responsabilités.

Vouloir discourir sur des imperfections de la Constitution togolaise de 1992 alors que l’élite avertie sait bien qu’elle n’a pas été appliquée à 90% par des manœuvres politiques souvent sanglantes,  juger impertinente la demande du peuple pour le retour à cette Loi fondamentale originelle et enfin interpréter de manière tendancieuse la question de la rétroactivité ou pas de la loi, reviennent à terrifier la conscience humaine. En effet, le monde contemporain n’a pas vu venir une nouvelle classe de technocrates avides du pouvoir se prétendant même possédants. Il s’agit de l’élite terrifiste locale et globale. Nous la définissons par son état pathético-moral emballé dans le terrifisme comme théorie dérivant d’une pseudo-conviction sur des rapports de puissance. Cette élite sans éthique constituée de personnes d’apparence intellectuelle ou ouvertement dominatrice ou encore nettement terroriste se prédestine à saper par tous les moyens, au nom d’intérêts égoïstes de groupe, l’intérêt général et la vertu comme science du bien dans la société. Leur but vise l’exécution ou la destruction de l’humanité éprise de liberté et de droit, qu’elle soit infiniment petite ou infiniment grande. Les Togolais de l’intérieur et de par le monde ont suffisamment reçu d’éducation formelle dans tous les domaines du savoir pour la convertir en équation de lutte contre cette élite terrifiste défendant par tous les moyens des dictatures politiques. L’aboutissement de cette éducation fait son œuvre en combattant à la fois progressivement et subitement la méchanceté humaine érigée en art politique. Le but final consiste à parvenir à l’instauration d’un Etat de droit protecteur de tous.

Comme une entité physique, végétale ou animale, l’Etat comme entité politique, a aussi ses règles de fonctionnement qu’il faut connaître, observer et établir sous peine d’involution. Depuis la Constitution jusqu’aux dernières règles juridiques de la République, les normes sont à respecter ; si tel n’est pas le cas, logiquement une crise socio-politique s’installe. Il en va ainsi pour toute entité vivante ou inerte sous le ciel ne fonctionnant pas selon ses propres lois. Alors elle tombe en régression puis disparaît au profit des autres entités. L’éducation politique ne permet pas que les populations d’un pays se soumettent dans le cadre public à la volonté psychique d’un homme mais à la loi. Les obscurantistes d’un système dictatorial, en violation du principe de la dignité humaine, perdent leurs derniers éléments de refuge idéologique en ce début de XXIème siècle. Cela conforte le devoir d’un peuple à la nécessaire lutte permanente pour la conquête de ses droits. La dignité humaine réaffirmée dans la Déclaration universelle des droits de l’homme en son article premier inspirée depuis la Révolution française demeure non négociable. Au lieu de la défense de cette cause d’intérêt général, une certaine élite locale profitant des miettes matérielles et socio-économiques de l’ordre établi tient des discours absurdes et terrifiants sur des notions universellement et scientifiquement admis. A l’issue de cette grande œuvre en vue de la réalisation d’une victoire nette sur la méchanceté humaine, l’autre but de l’éducation formelle consistera à la production économique pour satisfaire les besoins du système social dans le respect des nouvelles exigences de l’environnement.

2.2  - L’éducation à l’origine de la lutte contre la férocité de la nature

La souffrance humaine du fait de la nature demeure difficilement définissable dans sa totalité.  Cependant nous pouvons passer en revue quelques aspects de la férocité de la nature qui se manifeste d’abord par la non disponibilité spontanée d’eau potable pour tous et par de nombreuses maladies souvent mortelles frappant ainsi l’espèce humaine. L’hostilité de la nature envers l’Homme se distingue par ses éléments innombrables qui s’abattent brutalement sur les êtres humains : les tempêtes, les cyclones, les inondations, la sécheresse, la chaleur tropicale, le froid de l'hiver, la faim, la soif, la pénurie de logement, les grossesses non désirées, l’explosion démographique, l’obscurité, la fumée, la poussière, la fatigue, la sueur, la pollution, le réchauffement climatique, etc. L’utilisation excessive de l’énergie humaine pour la production économique durant une longue période historique à travers l’esclavage et les travaux forcés pendant la colonisation nous rappelle et caractérisent cette férocité. L’énergie humaine reste en cours d’utilisation dans les milieux ruraux et urbains dépourvus d’équipements, d’appareils, de techniques, de machines, etc. Le maintien en enclavement et isolement des populations hors d’accès aux moyens de communication (routes, ponts, télécommunication, etc…) et de ressources, décrit la réalité de l’environnement difficile dans lequel vivent  encore tant de populations humaines en ce début du XXIème siècle.

L’art de l’éducation s’assimile à une mission de connaissance des règles ou des lois gouvernant la nature pour la dompter au profit de l’homme depuis Descartes. Par les mathématiques, les sciences, les techniques, les technologies, la médecine, etc…, la nature se rend transparente dans son fonctionnement. Elles serviront d’instruments pour combattre les maladies, les épidémies, les endémies, les pandémies, etc…, moderniser l’accès des populations à la santé publique et au développement d’un système de production de richesses. Mais la justice sociale dicte à l’homme que le but de la vie n’autorise pas à accumuler de l’argent, de la richesse et de la fortune au détriment des autres. Dans la mesure où nous sommes tous liés dans un village national ou planétaire. Tout revient à savoir produire durablement pour préserver l’environnement et la génération à venir. Il n’est plus nouveau d’affirmer que les ressources que contiennent la Terre étant limitées, les sciences ont pour mission d’aider à la production, à la transformation et à la commercialisation responsables. L’utilisation des énergies propres et renouvelables soutiendront l’activité de l’homme situé en ville comme en milieu rural. Tout dans l’espace local et global a un rôle qu’il faut comprendre par des méthodes scientifiques. La mer, le vent, les saisons, la pluie, le soleil, les terres agricoles, la faune, la flore, les ressources du sous-sol, l’eau, les fleuves, les rivières, les marigots, etc… peuvent se transformer en obstacles au bonheur de l’homme en cas d’ignorance des lois des cieux et de l’univers. Les mêmes éléments naturels sont convertissables en moyens et opportunités de production pour assurer le progrès de l’humanité par la maîtrise des règles régissant les éléments naturels. Le dernier scénario s’applique aisément dans plusieurs pays développés ou en voie de développement. Le contexte de parfaite connaissance des lois de la nature et ses applications idoines assurent le bonheur de l’homme libéré des besoins, de la maladie, de la faim, de la soif et de la souffrance humaine déchirant sa dignité.

Le Togo baigne dans un climat naturel favorable déjà dépeint ci-haut. A part cette disponibilité générale de ressources, la nature dote le pays d’une gamme diverse de richesses du sous-sol (phosphates, fer, or, marbre, diamants, etc.) Les ressources humaines très aptes au travail constituent les premières richesses selon les économistes contactés qui les nomment capital humain. A condition que l’éducation formelle ait pour mandat de transformer ce capital humain en facteur de production. Lorsque nous concevons l’éducation comme le génie de l’homme et de la femme, en d’autres termes une valeur scientifique ou artistique ajoutée à leur propre nature, l’humain devient alors rentable pour lui-même et la société. L’Homme formé devient facteur de production et de transformation des biens propres à satisfaire les besoins de la société locale ou globale dans le cadre des échanges.

Jusqu’alors le niveau de développement du pays en termes d’indicateurs socio-économiques persuade moins l’analyste à cause de l’inefficacité externe de l’éducation formelle. Le produit intérieur brut par habitant stagnant annuellement autour de 587 dollars, reste largement insuffisant. Le taux de pauvreté s’élève à environ 69% de la population. D’autres indicateurs socio-économiques peuvent se déduire directement non encourageants. Ainsi l’éducation moderne n’impacte pas la maîtrise des lois de la nature par les sciences et les technologies en vue de la performance dans la production. L’art de dompter la férocité de la nature suppose que L’Etat et le privé développent un enseignement scientifique et technologique divulguant des connaissances positives aux populations.

Il faut reconnaître aussi que sans bataille contre la méchanceté humaine par l’application des connaissances en sciences sociales et humaines pour créer l’Etat de droit, il serait difficile qu’un peuple tire avantage des ressources naturelles que la nature lui dote. Le fonctionnement normal d’une société politique par le droit positif favorise une meilleure transformation de la nature et de l’environnement. La maîtrise de la férocité de la nature procède par la transformation des éléments naturels en énergie et en d’autres facteurs de production. Alors que le génie politique des gouvernants et gouvernés passe par le respect de la Constitution, des lois et autres normes pour féconder en dernière étape stratégique l’effort de la maîtrise de la férocité de la nature. La vision du présent échafaudage technique vise à assurer enfin le bonheur suprême de l’Homme d’aujourd’hui et de demain. L’actuel dispositif de croissance locale et global rejoint le concept de développement humain durable du PNUD. Le double enjeu du fondement de l’éducation formelle voudrait relever l’interdépendance du combat contre la méchanceté humaine et la férocité de la nature. La première entretenue par le terrifisme de l’élite sans éthique à côté des dictatures, la seconde par la domination qu’exerce l’élite capitaliste sur la nature à travers la surexploitation corrompue des ressources depuis que l’homme maîtrise les lois de l’univers. Alors l’art de l’éducation impose une prise de conscience individuelle et collective pour déterminer une logique de protection de la nature contre la pollution, le réchauffement climatiques et leurs effets.

3      – L’éducation pour la réconciliation avec l’environnement

Le XXIème siècle offre des perspectives lumineuses à la condition humaine à partir du moment où l’éducation formelle devient un moyen, non pas de domination de son prochain et de la nature, mais comme une double opportunité de concorde socio-générationnelle et d’intelligence avec son environnement.

3.1  – L’éducation pour la transfiguration du destin individuel et collectif

L’héritage le plus important à laisser à la personne humaine semble être l’éducation. Celle qui formule et transforme le destin de l’homme comprenant ses forces, ses fragilités et la contrainte de la protection de la nature. L’activité de l’éducation dont on peut connaître le début mais pas la fin, qu’elle soit scientifique, technique ou sociale ou encore humaine, se conçoit comme un chemin vers la conquête spirituelle, matérielle, politique et stratégique. Sur la voie du développement individuel et collectif, l’instruction constitue une vache à lait et une ruche de miel pour nourrir l’esprit de l’Homme en tout temps. Sans sagesse, nous n’aurons pas d’abri en temps de turbulence ; sans éthique, il nous manquera un refuge sûr pendant les menaces. L’éducation reste à la fois un thermomètre pour avertir l’homme de ses passions, une balance pour connaître et servir la justice par la loi véritable, une boussole pour se diriger vers la meilleure destination, un baromètre pour le présent et la prévision de l’avenir. Finalement, la connaissance représente tout simplement la lumière dans l’espace et le temps. En cela le savoir fait l’histoire, conformément à ce que défendait Jacques Delors (1996) faisant ainsi l’éloge de l’éducation qu’effectivement « un trésor est caché dedans. » S’instruire et se former en permanence place l’humain en altitude, voire en un lieu secret d’où l’on peut tout voir, connaître, savoir, prévoir, agir, réagir évaluer et avancer. La puissance de renaissance par l’éducation peut nous faire naître de nouveau et revenir solidement à tout moment.

Toutefois l’instruction formelle contient aussi une force de nuisance terrible entre les mains de l’élite sans éthique. La capacité inépuisable de l’éducation se mesure lorsque l’enfance, l’adolescence, la jeunesse, voire au-delà de ces âges, ont l’amour de la partager concrètement dans les rapports sociaux épris de paix, de justice, de droit et de dignité.  Les faits, actes individuels et collectifs lorsqu’ils ne sont pas guidés par les valeurs et savoirs formels, les méandres de l’histoire des sociétés seront faits de domination, d’inégalités, de corruption, d’égoïsme, de conflits et enfin de guerre. Le monde contemporain s’inquiète à cause du comportement de ceux qui prétendent détenir des vérités à imposer à tout prix pendant qu’ils se trouvent au pouvoir. Par conséquent, l’homme politique reste le dernier imprudent, négligeant et immodéré de l’évolution actuelle de l’histoire de l’humanité. Il ne procède pas encore dans son champ trop délicat, comme le scientifique le fait dans son domaine par la méthode. Le politique, aujourd’hui, recherche trop tôt l’héroïsme alors que la présente époque faite de généralisation de l’éducation formelle n’en a plus besoin. L’héroïsme et la célébrité ne sont plus d’actualité. Ceux qui les poursuivent sous une forme ou l’autre seront déçus en se retrouvant de manière surprenante sur le carreau de l’histoire. C’est le cas de l’ancien premier ministre britannique Tony Blair (2010, p. 10) qui ne convainc personne après sa désastreuse et cuisante politique en Irak, lorsqu’il affirme dans ses Mémoires que « la première règle en politique, c’est qu’il n’y a pas de règle. » S’il faut l’admettre où se trouve le bien fondé des institutions scientifiques, académiques, universitaires et d’enseignement chargées de la production, du maintien et du partage des savoirs, des valeurs et des connaissances ?

Depuis l’invasion irrationnelle de l’Iraq par le président américain George W. Bush soutenu par ses collaborateurs, le vice-président Dick Cheney, le secrétaire d’Etat à la défense Donald Rumsfeld et son homologue britannique, le premier ministre Blair, tous dogmatiques historiques, le terrorisme qui était un problème localisé s’est mondialisé suite à la Guerre d’Irak. Sans évoquer le gâchis humain et financier incommensurable. Le premier ministre Blair a été d’ailleurs, mis en cause sévèrement dans le rapport d’enquête parlementaire britannique de 2016. Il convient de préciser que ces politiques avides de gloire pour la plupart, ont été pourtant formés dans les meilleures universités américaines et du monde.

Naguère les errances politiques du président français Nicolas Sarkozy, en collusion avec l’imprudence politique de la secrétaire d’Etat Hillary Clinton et la myopie politique du premier ministre britannique David Cameron ont poussé à la destruction de la Libye engendrant ainsi une crise majeure des réfugiés en Afrique et en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. La secrétaire d’Etat Clinton dans ses Mémoires (2014, p. 259) disait même du président Sarkozy qu’« en personne, il était encore plus survolté…s’agitait…et disait de tel chef d’Etat qu’il était fou, infirme ou accro à la drogue…  d’un autre encore qu’il était issu d’une longue lignée de brutes, » etc. Alors qu’une décision dans un bureau présidentiel d’un modeste ou  d’un grand pays ou encore d’une puissance nucléaire a des implications à la fois locales et globales. Le président américain Barack Obama a qualifié l’intervention en Libye comme l’une des pires erreurs de sa présidence. En suivant l’affaire libyenne en 2011, il était au début hostile à l’intervention militaire dans le pays du président Mouammar Kadhafi avant que l’aile belliciste conduite par la secrétaire d’Etat Hillary Clinton prennent encore le dessus à la Maison Blanche. Comme ce fut le cas dans l’affaire similaire irakienne de 2003. En dépit de l’erreur stratégique sur la Libye en 2011 endossée courageusement par le président Obama, on ne peut pas perdre de vue qu’il aborde régulièrement la politique comme un scientifique approche le réel dans son laboratoire. Ce qui rappelle une autre méthode logique en politique. Celle de la figure exceptionnelle de la chancelière allemande Angela Merkel dont l’équilibre de l’Europe se repose sur sa sagesse. Elle demeure l’une des politiques les plus rationalisés de l’histoire après le président français Jacques Chirac depuis la fin de la Guerre froide. Poursuivant l’analyse des imbrications locales et globales des décisions que prennent souvent des hommes politiques les plus entourés de conseillers universitaires, il faut s’apercevoir que le XXI siècle ne rassure pas malgré le niveau éducatif, scientifique, technique, technologique culturel, artistique atteint par le monde contemporain. Un coup politiquement grave peut se produire soudainement.

Tout récemment, comme il ne suffisait pas au programme toujours incompréhensible du premier ministre Cameron, celui-ci a provoqué la sortie du Royaume Uni de l’Union Européenne. Cette sortie dite de Brexit de juin 2016 sème actuellement l’imbroglio politique et juridique la plus complexe de l’histoire des Etats en temps de paix dont la gestion seulement coûtera un prix d’or inconnu pour les deux parties sans calcul des conséquences stratégiques à suivre. En attendant, la confusion dans la monarchie constitutionnelle britannique fait dire à certains que les Anglais ne méritent pas toutes ces politiques ruineuses du fait de leurs nouveaux hommes politiques trop avides d’héroïsme. Parfois le premier ministre Blair (2010, p. 600) et le président Sarkozy se targuent même « de faire appel à l’instinct » plutôt qu’à la raison cartésienne et à la science. Le leader indépendantiste catalan Carles Puigdemont qui divise subitement l’Espagne caractérise le nouvel héroïsme sensationnel en politique en ignorant ses conséquences sur l’ordre constitutionnel, social et économique de la patrie espagnole. A présent avec l’activisme politique du président américain Donald Trump, il est clair que malgré la qualité de l’éducation reçue par les nouveaux hommes et femmes politiques, il ne faut jamais avoir de confiance en eux ou elles sans contrôle légal permanent. La nécessité de l’approfondissement de l’Etat de droit conduira l’homme politique définitivement à la modération et à la prudence comme tout scientifique à la tâche dans le laboratoire. Il devient impossible d’être héros aujourd’hui par une vision personnelle du monde. La puissance de l’éducation formelle revient à distribuer les valeurs de modestie et d’absence d’ingérence gratuite dans les affaires des autres. En effet, s’il s’agit de bâtir des espaces démocratiques, chaque peuple doit faire son histoire en s’occupant de ses propres prédateurs et dictateurs. Comme l’a fait le peuple burkinabé et bien avant lui les Sud-africains sous l’impulsion presque prophétique du président Nelson Mandela. Que d’autres peuples sous domination de la minorité, suivent l’exemple. Alors dans le contexte actuel, seul un peuple peut être déclaré héroïque, célèbre et résistant parce que maître de son propre destin. En ne permettant jamais qu’un tyran surgisse de nouveau dans l’histoire commune pour soumettre les populations à sa volonté dans l’espace public. Les dictateurs finiront par être vomis et pourchassés par le Droit et le peuple juste et souverain. Ainsi l’éducation pour tous et tout au long de la vie chère à la doctrine de l’UNESCO invite la vie humaine à un pèlerinage commun donc empathique et écologique vers la vérité libératrice.

            3.2 – L’éducation pour la réconciliation avec l’environnement

La science, conquérante de la nature après avoir compris ses lois, doit se modifier pour ne peut pas devenir une dictature contre son propre environnement. A l’origine, la bataille de l’éducation consistait à combattre la férocité de la nature. Actuellement d’aucuns ont l’impression que l’homme devient cruel contre la nature. Les feux de brousse, l’abattage anarchique des arbres, l’utilisation des produits chimico-nocifs dans l’agriculture, la destruction des forêts, la suractivité industrielle, l’abus du transport automobile, les effets du réchauffement climatique, la pollution généralisée détruisent progressivement l’environnement. Pour la secrétaire d’Etat Clinton (2014, p. 595)

« au XXIème siècle, nous devons également prêter attention aux défis émergents et globaux qui nous affectent tous dans ce monde interdépendant : maladies pandémiques, contagion financière, terrorisme international, réseaux criminels transnationaux, trafics d’espèces sauvages et d’êtres humains – et, bien sûr, le changement climatique. »

Des initiatives vigoureuses pour renverser la situation de la dégradation de la nature se font attendre. Car il existe « une montagne de données scientifiques accablantes sur les effets néfastes du dioxyde de carbone, du méthane et des autres gaz à effets de serre » (Ibidem). Les conférences de Paris (France) sur le climat de 2015, celle de Marrakech (Maroc) en 2016 et celle de Bonn (Allemagne) en 2017 participent à une définition d’une éducation formelle intégrant les valeurs de protection de la nature.

La pression de la population sur l’environnement du fait de la pauvreté se ressent partout par l’incendie des brousses et des forêts, la destruction de la faune et de la flore réduisant considérablement partout des aires vertes. De n’importe quel point de la planète Terre, la vie naturelle, écologique et biologique reste menacée d’extinction. La surexploitation des ressources maritimes, sous-maritimes, minières et du sol font craindre l’équilibre écologique salutaire au maintien de la vie sur Terre. La nouvelle éducation à promouvoir demeure celle de la réconciliation de l’homme avec son environnement. Les productions, les transformations et les échanges doivent redevenir simples, écologiques et durables. L’éducation durable que défend aujourd’hui à juste titre Edjéou Kodjo de la Faculté des Sciences Economique et de Gestion de l’Université de Lomé, trace la voie d’une formation adéquate à la production socio-économique plutôt utile. L’intérêt de la protection de l’environnement associé à la sauvegarde de la dignité humaine par l’action déterminante de l’éducation, véritable « capital social » (Trigilia, 2002, p. 201), obligent l’Humanité à l’abolition de la guerre, de la misère et de la pauvreté. Pour faire de l’espèce humaine une rationalité en exercice dans sa façon de produire, de consommer et de se reproduire avec comme nouveau souci principal la limitation de naissance.

Conclusion

L’éducation constitue un droit et non un privilège pour se distinguer des autres comme un héros politique, économique, militaire ou religieux. C’est un apprentissage pour venir en aide d’abord à soi-même ensuite aux autres. La dimension de service contenue dans l’éducation semble être oubliée pour privilégier l’aptitude au commandement et à la domination des autres. L’art de l’éducation se confond à l’œuvre de création de la culture formelle et de la civilisation dans le but de dompter la nature humaine et l’environnement, souvent hostiles, en vue de l’intérêt général. L’éducation devient une grande thérapeute universelle pour guérir la méchanceté de l’espèce humaine et une grande traductrice de la férocité de la nature en énergie et en capital pour la production durable, la transformation, la consommation responsable et les communications. L’organisation de son partage détient la clé de la pérennité humaine et de la protection de la nature. Le chemin vers la perfection de l’Homme s’exerce par l’instruction et la formation dont les processus connaissent un début mais jamais une fin. L’humanité inquiète et troublée aujourd’hui doit se ressaisir, non par une voie quelconque et simpliste comme la violence et la trahison, mais par des programmes d’éducation formelle appropriés pour sauver le XXIème siècle. L’exigence de nouveaux programmes d’enseignement s’oriente vers le renouveau de l’apprivoisement de la méchanceté humaine et de la férocité de la nature. Ces dernières, mal domptées, doivent préoccuper les organisations locales et globales chargées de la gestion des politiques publiques éducatives. Les menaces sur l’humanité et les dérèglements climatiques appellent à une réaction individuelle et collective proportionnelle au défi de la cause mondiale. Le pessimisme ambiant ne se justifie pas dans la mesure où l’Humanité n’a pas encore épuisé ses ressources morales, intellectuelles et scientifiques. Si une société a encore de l’espoir et de l’avenir, c’est grâce tout simplement au don de l’éducation qui constitue une source inépuisable du rêve humain et des peuples du monde. Les réponses à tous les problèmes  du XXI siècle se trouvent dans l’offre et la demande de la qualité et de la quantité de l’éducation formelle. Ainsi, cette ressource d’origine intellectuelle ne doit pas être privatisée n’importe comment ou à n’importe quel prix. L’essentiel des infrastructures, structures et superstructures éducatives sont à contrôler par les Etats, mais sous évaluation des organisations indépendantes. L’investissement massif dans l’instruction formelle avec l’appui des nouvelles technologies de l’information et de la communication, ne sera jamais une perte, mais une œuvre d’espérance pour l’enfance, l’adolescence, la jeunesse, voire au-delà de ces âges.

 

Bibliographie

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ALEZA Sohou, Université de Lomé.

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