La jeunesse africaine face aux défis de l’éducation formelle d’employabilité

Dans l’ensemble des civilisations humaines, la jeunesse a toujours servi de force de travail en temps de paix puis de sacrifice et d’effort de guerre en période de conflit majeur. La littérature abonde pour le prouver depuis Victor Hugo lorsqu’elle affirme que « la force des peuples… tient à leur jeunesse. » La production économique expliquée par les économistes et la reproduction démographique démontrée par les géographes engagent beaucoup plus cette catégorie sociale que le reste des classes d’âge. La jeunesse, meilleure partie du corps de l’Etat chez les politiques se définit comme temps de vie humaine comprise entre l’enfance et la maturité de l’Homme. Les problématiques scientifiques rattachées à la jeunesse commencent par se poser clairement à partir du XVIIIème siècle en Europe selon l’équipe de Gilles Ferréol. Ainsi la formulation de ces problématiques évoque les concepts tels que : scolarisation, scolarité, insertion professionnelle, résultats scolaires, exode rural, chômage, révoltes, travail salarié, pratiques domestiques, procédures d’orientation, déviances, formations, compétences, emploi, inégalités, etc. Au commencement d’une vie humaine, la fraicheur de l’âge jouit de toute condition humaine favorable pour une transformation propre de l’individu vers l’autosuffisance : santé, force, intelligence, énergie, vie, foi, volonté, intégrité naturelle, rêves, motivation, etc. Cependant, en absence de politiques publiques pour l’enfance et l’adolescence telles que l’éducation nationale, les formations, l’accès au capital, la jeunesse peut sombrer dans le pire en se retournant contre elle-même ensuite la société. La jeunesse peut constituer une épée sociale à double tranchant. Depuis 1960, les représentants des Etats constitués en Afrique ont accumulé de l’expérience politique sur la classe d’âge en question. Des travaux scientifiques immenses sur les mouvements de jeunesse existent pour ceux qui les recherchent pour éclairer l’action publique dans le domaine. Aujourd’hui le défi à relever consiste à faire de la couche démographique le réacteur symbolique de la transformation sociale sur le continent africain. Sinon les nuages sombres faits de menaces sérieuses se sont suffisamment composés pour avertir que les jeunes peuvent se retourner contre eux-mêmes, leurs familles et la société qui les ont créés en recourant à la violence. Sur ce, les criminologues décrivent, expliquent et qualifient mieux les actes répréhensibles propres à la jeunesse. En réalité, l’intention légitime de la jeunesse c’est de réussir par les moyens scientifiques, techniques, technologiques, culturels et artistiques mis à sa disposition par l’Etat et les autres institutions privées. A défaut, elle a d’autres voies pour agir souvent en détruisant tout sur son passage. Il faut mettre sérieusement en garde les agents publics qui mettent en jeu le futur de la jeunesse par la carence de politiques publiques en sa faveur, car cela va se retourner contre tout le monde. Il ne nous reste plus du temps politique à perdre. La jeunesse est déjà admise en urgence médico-sociale. Le rendez-vous actuel du colloque ne tombe pas par hasard.

C’est l’occasion de saluer de manière solennelle les promoteurs du colloque international qui dépasse d’ailleurs le cadre scientifique pour devenir presque stratégique. En effet, ils sont bien inspirés en replaçant la jeunesse au centre de l’histoire de la transformation sociale en Afrique. Pour avertir les derniers incrédules publics et même privés qui ne croient pas en la jeunesse que si rien n’est fait de manière organisée pour celle-ci le pire reste devant. Les inégalités sociales vont s’aggraver avec pour effets l’involution sociale. Profitons de la présente rencontre vraiment propice et le rappeler aux représentants des Etats et des sociétés civiles en Afrique qu’il y a une valeur ajoutée incommensurable à tirer de l’investissement dans l’éducation formelle de l’enfance et l’adolescence. De nombreux acteurs institutionnels et privés entourent la jeunesse, acteurs qu’il faut mobiliser pour accomplir les droits économiques et sociaux au profit des jeunes : il s’agit du ménage, de la famille, des entreprises, de la société civile, des collectivités locales, de l’Etat, de l’international, etc. La complexité de l’enjeu lié à la jeunesse demeure trop vertigineuse pour que ma modeste intervention puisse combler l’attente et satisfaire quoi que ce soit en ce qui concerne la demande sociale intégrale de la jeunesse. Tous les participants à ce colloque international avec au sommet les scientifiques tous rangs confondus ont une pierre précieuse à apporter à la définition d’une jeunesse aux responsabilités multiples pour changer le continent. En effet, l’offre à organiser en direction de la jeunesse demeure variée. Elle implique à part le jeune lui-même, l’Etat, la société locale et globale.

1 – L’offre publique fondamentale à la jeunesse

L’avant débat sur les formations et l’emploi à la jeunesse semble consistant. Il s’avère indispensable de rappeler hâtivement les principes encadrant le développement d’une jeunesse en progression vers ses futures responsabilités. Même si l’enfance et l’adolescence vivent dans une institution domestique, l’Etat se trouve convoqué en première ligne lorsqu’il s’agit de la préparation de la jeunesse à sa propre cause et à celle de la transformation sociale. Tout débute dans un Etat organisé par une meilleure politique publique de la population et du capital humain englobant la protection de la femme en tant que mère de la petite enfance, politique formelle de l’éducation nationale en passant par de nombreuses autres politiques officielles de secteurs. En effet, sur la chaîne de l’évolution sociale de la jeunesse figurent des étapes de l’histoire humaine qui commence par la conception reproductive, l’accouchement, la petite enfance, l’enfance, l’adolescence. Il y a lieu de définir les politiques publiques de secteurs relatifs à la protection de la famille, à la sécurité sociale simplifiée et fonctionnelle, à la santé commune dans la Cité. Ainsi les bases structurelles du développement humain et de l’épanouissement de la personne en bas âge se trouvent bien construites. Briser les étapes du début de la vie humaine par défaut de planification sociale générale au profit des populations surtout vulnérables pour s’occuper directement des politiques éducatives préscolaire, primaire, secondaire et supérieur revient à construire un Etat africain sur du sable. L’ancien expert de l’UNESCO, Jacques Hallak, le justifie bien en démontrant que « les principaux facteurs qui contribuent à donner à un individu une réelle égalité des chances, dans le domaine de l’éducation et de l’emploi, ou dans le domaine social, sont généralement fixés au cours des années qui vont de l’enfance à l’âge de cinq ou six ans. » 

 1.1 - Les politiques publiques en faveur de l’éducation formelle en Afrique

Sans politiques publiques efficaces du berceau et du domestique, on ne peut avoir une jeunesse en préparation de son avenir. Cela acquis, l’éducation nationale à l’intérieur des Etats constituerait la priorité de toutes les priorités politiques et sociales des gouvernements africains. En d’autres termes sans écoles, collèges, lycées et universités modernes à la fois ouvertes et intégrés à l’environnement économique et intégraux sur le plan des structures, programmes d’enseignement, superstructures et infrastructures, la jeunesse ne peut se préparer à la quête de la connaissance scientifique, technique, technologique, culturelle nécessaire à la conquête économique, sociale, politique et stratégique dans un monde en réalité immoral en rude compétition souvent par marginalisation et destruction d’autrui. Il faut des analyses illustrées, or que le temps manque pour prouver que le Nord a réussi à se hisser créancier permanent sur le Sud, en particulier sur le continent africain rendu définitivement débiteur structurel vis-à-vis de l’Occident, le tout construit sur des institutions mondiales qui fonctionnent pour entretenir un modèle international non favorable à la jeunesse africaine, d’ailleurs en révolte intellectuelle partout non par hasard et sans raison.

Une vraie politique d’éducation nationale conduit les acquis scientifiques et rationnels des écoliers, élèves, étudiants vers la transformation de leur comment être, comment agir-logique, comment faire-structurel, comment produire, comment transformer-technique, comment avoir-gain, comment perdre-moins, comment s’autodéterminer-politique, comment définir-stratégique, etc… dans un monde de plus en plus incertain non plus pour les pauvres et faibles, mais aussi pour ceux qui s’autoproclament développés et puissants. Les organismes publics et privés africains doivent se réveiller immédiatement dans la mesure où les retards accumulés dans tous les domaines se répercutent sur la jeunesse déboussolée et sans repères cohérents. Conséquences : « les jeunes sont de moins en moins présents sur le marché du travail [et] le taux de chômage est inversement proportionnel au niveau du diplôme obtenu. [Enfin] les jeunes actifs sont fortement touchés par les emplois précaires. » L’école ou le collège ou le lycée ou encore l’amphithéâtre doit être plus que quatre murs réunissant des apprenants plus un enseignant reconduisant les mêmes pratiques éducatives depuis 1960 pour presque les mêmes résultats internes et externes dans l’espace africain. Aujourd’hui, il importe de concentrer un nombre impressionnant d’intrants, de facteurs scolaires et universitaires compétitifs qui produisent des résultats éducatifs évaluables par un Programme africain de suivi des acquis scolaires et universitaires dans tous les domaines d’enseignement. Les institutions scolaires et universitaire ne seront plus des espaces de perte de temps et d’opportunités manquées pour apprendre et s’améliorer dans les domaines des mathématiques, sciences physiques, sciences sociales, sciences humaines, arts et métiers. L’urgence éducative locale et africaine ordonne de lutter contre la pauvreté des apprentissages dans les écoles et universités. A propos, la Banque Mondiale tire la sonnette d’alarme que « dans les pays à faible revenu et intermédiaire, 53% des enfants de 10 ans sont en situation de pauvreté des apprentissages. » Par ailleurs, la maîtrise des nouvelles technologies de l’information et de la communication en plus des questions de l’écologie et de l’environnement s’imposent aux élèves et étudiants dans tous les degrés et dans toutes les spécialités d’enseignement pour relever le seuil de compétence des futurs diplômés scolaires et universitaires.

1.2 – Les politiques publiques spécifiques en faveur de l’enseignement technique, technologique et professionnel

L’assainissement de la voie d’une autre jeunesse passe par le développement des politiques, programmes et projets reliés aux formations dans les domaines des métiers de secteurs économiques primaire, secondaire et tertiaire. Une expérience historique mérite d’être rappeler pour souligner l’impact social de la formation professionnelle sans cesse renouvelée de la jeunesse. En effet, à partir de l’étude sur la vie des classes populaires en Angleterre qui étaient désuètes, anomiques et simples au sortir de la Deuxième guerre mondiale, Richard Hoggart a établi qu’à l’origine le manque de formation de base, générale et/ou technique constituait le facteur expliquant la pauvreté matérielle des classes sociales populaires et de jeunesse de l’époque. La traduction en projet politique et social des conclusions de l’enquête a servi de détonateur au changement social ayant modifié structurellement la face de la monarchie anglaise qui se classe aujourd’hui parmi les régions du monde les plus développées. Dans la logique du système anglais présenté, deux principes à renforcer dans le paysage africain deviennent impératifs: D’abord instituer en Afrique le principe, un jeune, une formation, un emploi. Puis compléter un autre dispositif qui conduit un jeune, en cas de deux ans de chômage, à bénéficier automatiquement d’une formation de recyclage recherchée sur le marché de l’emploi. 

Dans la droite ligne du programme, il s’agit de multiplier à nombre égal les collèges, lycées et universités d’enseignement général et d’enseignement technique, c’est-à-dire un établissement public d’enseignement général contre un établissement public d’enseignement technique. Les nouveaux collèges et lycées techniques d’importance immédiate sont ceux agricoles, d’élevage et de pêche en considération des menaces permanentes de famine et de mal nutrition sur l’Afrique. Les experts en formations techniques, technologiques et professionnelles, sur la base de leurs diagnostics nationaux, indiqueront les programmes et projets de création des établissements techniques spécifiques à impulser la constitution d’une main d’œuvre compétente pour des secteurs surtout primaire d’agriculture, d’élevage, de pêche et secondaire de transformation industrielle des produits agricoles, voire miniers que regorgent tant les terres africaines. 

Un système éducatif national efficace ne déracinerait plus en masse les populations de leur terre vers les villes déjà désorganisées sur tous les plans de surpopulation, transport, habitat, santé publique, emploi, salubrité publique, croissance, revenus, etc. L’éducation formelle générale plus professionnalisante et l’enseignement technique plus général avec passerelle réglementée entre les deux types d’enseignement œuvreraient de concert pour faire de la population le capital dont parle Karl Marx comme source prodigieuse de l’économie politique et de la production dans les divers milieux écologiques. La révolution du système éducatif formel africain contient les clefs du processus de développement du continent dans tous les domaines : politique, économique, social, culturel et stratégique. Elle consiste à sédentariser les cerveaux, élites et populations formées aux techniques, technologies et métiers sur leur sol en préconisant un vaste programme de développement et d’aménagement des territoires pour lutter justement contre l’hémorragie démographique africaine qui achève sa course en méditerranée depuis quelques années ou dans les camps d’immigration illégale des pays du Nord. L’éducation nationale plus qualifiante fera de la rétention démographique dans le milieu comme l’angulaire de ses réformes prochaines partout dans les pays africains. La prise de conscience des acteurs publics, de la société civile et de la jeunesse instruite devient une exigence pour sortir l’Afrique de la reconduction des pratiques politiques et sociales loin de provoquer des fonctionnements adéquats des sociétés vers leur transformation. Celle-ci se réalise sous l’angle du partage du pouvoir économique qui passerait inévitablement par la réduction des inégalités éducatives selon Thomas Piketty 

– La responsabilité directe de la jeunesse face à la transformation sociale en Afrique

En sondant les nouveaux débats en perspective sur les médias indépendants d’Afrique et sur les canaux et réseaux sociaux, il est impressionnant de constater que l’état d’esprit et la mentalité générale de la jeunesse africaine ont changé brusquement depuis quelque temps sans signes annonciateurs. Est-ce une prise de conscience réelle ? Est-ce un indicateur favorable pour l’évolution historique contemporaine de l’Afrique ? Personne ne sait. Les acteurs publics sont-ils au courant de l’affaire structurelle ? Sont-ils prêts à se modifier et à tirer avantage ou menace selon les cas pour l’Afrique des pouvoirs politiques ? Une immense mutation scientifique précède généralement les révolutions politiques et industrielles. Lorsqu’il s’agit de la jeunesse, la qualité de son dynamisme rationnel et relationnel par rapport à son environnement augure forcement les lendemains meilleurs pour elle-même et le reste des classes sociales. A condition que les forces hostiles internes et externes ne se préparent pas à retarder la renaissance africaine en construction par la jeunesse indocile.

2.1 – Face à son histoire, la nouvelle jeunesse s’organise par les sciences et la connaissance

C’est un constat empirique de dire que le monde africain dans une certaine mesure reste décevant, injuste, violent et offre peu de perspectives encourageantes pour les jeunes sans repères. La jeunesse a l’obligation de ne plus se laisser voler son temps, son intelligence et son avenir. Pour ce faire, pas de précipitation désordonnée chez la jeunesse déjà instruite. Sa mission commence par l’évaluation scientifique et juste de la situation générale au moyen des connaissances acquises dans les écoles, collèges, lycées et universités. Toutes les spécialités de connaissance font leurs travaux à réaliser sous forme de diagnostic local et global avant les plans de développement, de programmes, de projets et d’actions dans chaque pays africain. Si ce début construit et éclairant sur la situation sociale manque dans l’histoire des populations, la suite va s’effondrer, car l’ennemi demeure à l’affût de la moindre erreur des autres pour les retarder. L’adversaire reste toujours caché dans les systèmes bien organisés : l’histoire retient l’esclavage, la colonisation, la décolonisation, l’impérialisme et aujourd’hui l’aide au développement, les relations et institutions internationales, etc. L’impréparation de la jeunesse par des systèmes d’éducation nationaux inefficaces provoque la répétition de l’histoire sans gain sociétal à travers chaque génération et cela depuis les indépendances politiques en 1960. Celles-ci apparaissent incapables d’apporter de l’autosuffisance à commencer par la plus simple relative à l’autosuffisance alimentaire puis celle plus complexe concernant l’autodétermination à se choisir ses propres institutions et dirigeants. Aucune jeunesse ne peut briller dans un contexte multipliant les crises économiques, politiques, et sociales qui répandent les inégalités toujours croissantes entre classes. A tel point que « les mouvements malthusiens réapparaissent, [en] dénonçant le danger de la prolifération des pauvres » en Afrique dont la population est considérée comme une future bombe P, P pour population.

L’histoire africaine n’est d’ailleurs pas terminée pour désespérer tant que les institutions scolaires et universitaires demeurent ouvertes. Justement, on s’instruit particulièrement dans les universités pour s’occuper activement puis inventer l’histoire réelle des peuples à guider vers la renaissance et l’indépendance autosuffisantes. La jeunesse étudiante en particulier, doit comprendre fondamentalement pourquoi sommes-nous en retard par rapport aux autres peuples des autres continents. Après les diagnostics systémiques de la situation locale et globale, les jeunesses véritablement libres et affranchies se retrouveraient nécessairement sur le boulevard d’histoire menant vers la transformation sociale de l’Afrique par le travail encore par le travail productif. 

 2.2 – Le temps au travail comme principale ressource de la jeunesse, architecte de sa propre histoire

L’élite juvénile s’est suffisamment instruite et reconstituée pour qu’elle use de son intelligence scientifique pour fabriquer son présent et son futur. Elle peut et sait se servir des mathématiques, des sciences, des lettres, de l’histoire, du droit, des arts, de la culture, des métiers pour organiser l’Afrique des droits de l’homme et des libertés fondamentales, des Etats de droit, des croissances, des écologies durables, du développement économique, du progrès social, de la conquête de l’univers, etc. Au travail maintenant à tout prix et pas n’importe lequel. 

Les motos à la place des motoculteurs, les voitures à la place des tracteurs, les camions à la place du chemin de fer, le transport individuel à la place du transport en commun via le train, le tramway, le métro, le bus, les populations de serviteurs, l’activité par la corruption, le matérialisme vulgaire, etc… n’apporteront nullement en Afrique le développement durable et n’affranchiront jamais les peuples africains de leur misère. En attendant, les orgies de domination, de loisirs, de plaisirs, de l’auto-idolâtrie, de l’auto-culte de personnalité par whatsApp, face book, Instagram et autres réseaux sociaux ne sont que vaine perte de temps à investir plutôt dans l’activité productive. Tout cela contribue à briser les repères stables d’une jeunesse à concentrer sur son futur. Selon un sondage aléatoire express pour les besoins de la présente communication, en moyenne un jeune sur deux à Lomé passe au moins huit (8) heures de temps sur son téléphone portable. Combien de temps lui reste-t-il pour la production en vue de sa propre amélioration ? En sachant que sur vingt-quatre (24) heures, au moins huit (8) heures sont réservées pour un travail professionnel, huit (8) autres heures pour diverses activités (activités domestiques, soins personnels, déplacement, etc…) et huit (8) heures de sommeil réparateur organique ? Toutefois l’apprentissage scientifique des NTIC, avec les NTIC et par les NTIC s’impose à l’école et à l’université pour améliorer l’usage des inventions numériques comme nouveaux espaces détaillés très chronophages du temps à consacrer pour l’activité productive.

Si aujourd’hui se perd facilement, on se dépossède demain et le futur subira le même sort. Donc perdre maintenant revient à manquer la suite historique ; ainsi la jeunesse avertie comprend que laisser passer le temps sans rien faire de rentable aboutit à la perte de l’avenir. Celui-ci reste une construction intellectuelle difficile depuis les travaux de Taylor sur l’organisation scientifique du travail. A observer empiriquement la nature, la scientifique par excellence, elle se trouve merveilleusement bien organisée à partir du temps journalier au temps annuel en passant par d’autres mesures de durée pour produire des saisons et leurs fruits. La jeunesse doit l’imiter comme la plus grande rationnelle avant les humains. Raison pour laquelle, organiser mieux la vie humaine, oblige un jeune à passer en moyenne un quart de son espérance de vie pour étudier depuis l’école primaire jusqu’à l’université pour disposer des moyens scientifiques dans l’objectif social de participer pleinement à l’œuvre collective de la transformation sociale. Voilà la condition à remplir avant de rejoindre valablement plus tard le marché de l’emploi, l’entreprise privée, l’entreprise publique, l’auto-entreprise, etc. La jeunesse a intérêt à répondre à toutes les sollicitations sociétales : la vie associative, les coopératives, les syndicats, les partis politiques, les ONG, les organismes, etc… pour transfigurer le visage de l’Afrique, continent plein de ressources humaines et naturelles à employer et transformer en vue de satisfaire les besoins du système social. Une approche facilitée par la loi peut permettre à tout organisme légalement constitué de disposer « d’un centre de formation interne pour former leurs futurs collaborateurs, particulièrement dans les métiers en tension. » Cela participe à la valorisation de tous les jeunes sans diplômes. Parce que toute jeunesse oisive se livre à l’abime de toutes les infractions : terrorisme, extrémisme, drogue, crime, corruption, loisirs et plaisirs contrenatures, isolement sociotique, échec souvent létal, etc.

Par ailleurs, la jeunesse a des moyens pour s’institutionnaliser et fonctionner mieux en vue de sa propre transformation sociale qui passe par l’économie du temps et des ressources. Toutes les jeunesses scolaires et étudiantes, stagiaires, travailleuses, professionnelles dans tous les secteurs s’organiseraient pour progresser dans leurs conditions, statuts, traitements et avantages sociaux, préludes à toute transformation individuelle et collective. Le combat de la jeunesse, une fois juste et déclenché, finit par aboutir à la victoire qui demeure éternellement jeune selon la culture Russe.

Conclusion

La jeunesse, colonne vertébrale de toute société, a une mission sacrée à accomplir au sein de celle-ci. Elle n’estime pas le luxe ou matérialisme fugitif, le manque, le palliatif, le déracinement, la copie des autres, mais se constitue en une force de travail et de combat acharné en temps de paix ou en temps de guerre. Les jeunes ont besoin des études scolaires et universitaires pour pouvoir s’organiser à la tâche multidimensionnelle qui les attend. Sa religion n’est autre que celle du travail et non de l’auto-culte de personnalité ou l’auto-idolâtrie au moyen aujourd’hui des NTIC. La transformation locale et globale de l’Afrique passe par le temps des formations de la jeunesse dans tous les domaines de connaissance scientifiques, techniques, technologiques, professionnelles, analytiques, etc... A l’emploi et au travail, cette jeunesse assure sa prédestination qui s’affirme dans une mission unique de la transformation sociale y compris elle-même. La classe sociale en question puisera son énergie aussi dans les langues africaines et les traditions millénaires favorables à son essor comme l’histoire épique de l’Egypte antique qui reste une source fortifiante pour les jeunes, une fois connue et enseignée dans les écoles, collèges, lycées et universités africains. La valeur de l’histoire propre devient nécessaire dans l’effort de mise en œuvre de la renaissance du continent. Au sujet des langues nationales, une nouvelle étude de la Banque Mondiale a conclu que « des politiques appropriées de langue d’enseignement facilitent l’apprentissage et plus encore. » 

Enfin de compte, l’émergence économique et sociale de l’Afrique ne se rapporte pas seulement à la volonté mentale de ses dirigeants de parvenir à la phase de développement escomptée, mais au fait évaluable d’avoir su organiser les forces productives de la population du continent au premier rang desquelles se place la qualité de la jeunesse rendue responsable de son futur.


Bibliographie

Banque Mondiale (2021) : Haut et fort – Politiques efficaces de langues d’enseignement pour l’apprentissage, Washington DC, Banque Mondiale, P. 8.

Brunel Sylvie (2004) : Le développement durable, Paris, PUF.

Ferréol Gilles (1995) : Dictionnaire de sociologie, Paris, Armand Colin.

Hallak Jacques (1990) : Investir dans l’avenir – Définir les priorités de l’éducation dans le monde en développement, Paris, UNESCO - L’Harmattan.

Hoggart Richard (1970) : La culture du pauvre, traduction de Françoise et Jean-Claude Garcias et de Jean Passerou, Paris, Ed. de Minuit.

Le Petit Robert – Dictionnaire de la langue française (2004), Paris, Nouvelle édition du Petit Robert de Paul Robert.

Montoussé Marc et Renouard Gilles (1997) : 100 fiches pour comprendre la sociologie, Paris, Bréal.

Piketty Thomas (2021) : Capital et idéologie, Paris, Seuil.

www.banquemondiale.org/fr/new/press-release/2002/05/17/investing-in-quality-early-childhood-education-is-key-to-tacking-learning-poverty-and-building-human-capital?


ALEZA Sohou, Université de Lomé.



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